C’est dans la syntaxe que se joue le choc, jubilatoire, des univers mentaux. Dans une interview du Temps, Heinz Wismann, philosophe allemand à Paris, auteur de Penser entre les langues nous explique pourquoi. Extrait.

Le français place le déterminant après le déterminé: «Une tasse à café». En allemand, c’est l’inverse: Eine Kaffeetasse. Si vous appliquez ce principe à la structure de la phrase, vous obtenez une accumulation d’éléments chargés de déterminer quelque chose qui n’est formulé que plus tard. De la part du locuteur, cela demande une discipline de fer. C’est pourquoi les présentateurs des informations télévisées lisent en général leur texte: il est malaisé d’improviser correctement en Hochdeutsch. Par ailleurs, cette structure syntaxique limite la spontanéité de l’échange car elle oblige l’interlocuteur à attendre la fin de la phrase pour savoir de quoi il est question. D’où les remarques critiques de Madame de Staël sur l’impossibilité d’avoir une conversation en allemand…

L'article complet : www.letemps.ch/culture/2012/09/24/voila-lallemand-met-verbe-fin

Illustration : Deutsche Litteraturgeschichte 2012 by Brian Dettmer